"Il reste la poussière" de Sandrine Collette

Fiche technique :

Editions : Denoël
Collection : Sueurs froides
Prix : 19.90 euros
Nombre de pages : 302
Date de publication : 25 janvier 2016

Synopsis :

Patagonie. Dans la steppe balayée de vents glacés, un tout petit garçon est poursuivi par trois cavaliers. Rattrapé, lancé de l'un à l'autre dan dune course folle, il est jeté dans un buisson d'épineux.
Cet enfant, c'est Rafael  et les bourreaux sont ses frères aînés. Leur mère ne dit rien, murée dans un silence hostile depuis cette terrible nuit où leur ivrogne de père l'a frappée une fois de trop. Elle mène ses fils et son élevage d'une main inflexible, écrasant ses garçons de son indifférence. Alors, incroyablement, seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien.
Dans ce monde qui meurt, où les petits élevages sont remplacés par d'immenses domaines, l'espoir semble hors de portée. Et pourtant, un jour, quelque chose va changer. Rafael parviendra-t-il à desserrer l'étau de terreur et de violence qui l'enchaîne à cette famille ? 

Mon avis :

Dans un village perdu en pleine steppe de la Patagonie, vit une mère et ses quatre fils, travaillant ensemble dans la ferme familiale. Rafael est le plus jeune et, pour cette raison, il est le souffre-douleur de ses deux grands frères jumeaux, Mauro et Joaquin. Il y a aussi le cadet, Steban, qu'on le surnomme "le débile" parce qu'il ne parle jamais. Quant à la mère, elle est froide et ne montre aucun signe d'amour pour ses enfants.

Focalisé la majeure partie du temps sur Rafael, ce roman relate l'histoire de cette famille qui tente de survivre grâce à son élevage de moutons. Les relations entre les différents membres sont principalement mises en avant. Tout, absolument tout, donne des frissons. L'atmosphère est très lourde et sombre et rien n'amène la plus petite lueur d'espoir. Le décor a été très bien choisi : cette steppe, qui nous est décrite comme immense et vide, montre l'isolement de la famille et renforce le sentiment d'angoisse que l'on a en lisant. Paradoxalement, bien qu'ayant la nature à portée de main, les personnages semblent être en prison. Ils sont englués dans leur quotidien et les fils ne peuvent se défaire du devoir qu'ils ont envers leur mère, qui les traite pourtant si mal. Je ne me suis pas attachée aux personnages (en même temps, je pense que c'est assez normal) mais j'avais vraiment envie de savoir ce qui les attendait.

Il ne se passe pas grand chose pendant une grande partie du livre, on est plutôt immergés dans cette ambiance un peu glauque. J'ai été assez déboussolée par tout ça car je ne crois pas avoir déjà lu un livre dans ce genre (quoique Les enfants de l'eau noire avait un peu le même genre de ton). Malgré le rythme lent, quelques secrets nous sont dévoilés ici et là, ne faisant qu'augmenter la tension. On sait qu'il va se passer quelque chose et, à chaque chapitre, on se demande si l'histoire va basculer. Il y a plusieurs rebondissement au milieu du récit, mais c'est surtout la fin qui est pleine d'action. Une fin qui fait froid dans le dos !

En conclusion : J'ai aimé cette atmosphère terriblement sombre, peaufinée dans les moindres détails et le final m'a beaucoup plu. C'est donc une bonne lecture, même si j'étais un peu déstabilisée pendant que je lisais.