Boston Girl [épisode 7] : Bilan !

Le bilan

C'est plus de deux mois après mon retour que je me décide enfin à écrire mon dernier article. J'ai un peu retardé le moment parce que je ne savais pas trop quelle forme il prendrait, et aussi parce que je voulais avoir assez de recul pour l'écrire.

Vous l'aurez compris, ce semestre à l'étranger a été une aventure incroyable. J'ai rencontré des personnes que je n'aurais jamais rencontré ailleurs, j'ai vécu des choses exceptionnelles, j'ai voyagé (et je suis même partie pour la première fois seule, à New York). Pendant ces quatre mois, j'ai eu l'impression de grandir, de me dépasser, d'apprendre continuellement des choses sur moi-même. Ça peut paraître bête pour certains, mais à 23 ans, j'ai toujours vécu avec mes parents et ne me suis séparée de ma famille que deux semaines maximum. Je vous l'avais dit, j'avais fait exprès de choisir un pays lointain pour ne pas être tentée de rentrer au cours du semestre. Mais j'avais aussi refusé que mes parents viennent me rendre visite. J'avais envie de faire cette expérience, de la vivre par moi-même et de voir comment je gérais tout ça.

Et j'ai été fière de moi, honnêtement. Je pensais que je pleurerais non stop pendant une ou deux semaines, mais pas du tout. Dès que j'ai mis les pieds aux Etats-Unis, j'ai vécu chaque jour à fond, j'ai profité de chaque instant. Oui, mes proches (et mes animaux) m'ont manqué. Oui, les premiers jours, j'appelais mes parents tous les jours. Mais les coups de fil ont fini par s'espacer et à aucun moment je ne me suis sentie seule (je n'ai eu qu'un seul coup de blues, pile au milieu du semestre et ça n'a duré qu'une heure haha). Au contraire, là-bas, j'étais constamment entourée de mes nouveaux amis.

En parlant de ça, j'ai aaaadoré découvrir la vie au campus. Partager sa chambre, c'est clair que c'est difficile au début. Mais quand on s'y fait c'est tellement cool de pouvoir discuter de tout et de rien avec une amie H24, de se faire des soirées films, de partager des cookies et du chocolat chaud, de se préparer ensemble pour aller à une soirée et de se raconter les derniers potins en rentrant. (ouaip, ma coloc me manque et on a pleuré comme jamais quand on s'est quittées). J'ai aussi aimé le fait de vivre à côté de l'université, de s'y rendre à pied, de retrouver ses amis à la cafétéria tous les midis et soirs pour manger ensemble, toujours à la même table. C'est vraiment un autre rythme que celui que je connais en Suisse.

Et puis, on va pas se mentir, vivre sur le campus c'est cool. Vivre sur un campus américain c'est dingue ! Pourtant, je n'ai jamais vraiment rêvé d'aller dans une université américaine. Honnêtement, partir aux USA, au Canada ou en Australie, ça m'était un peu égal. Et finalement je suis tellement heureuse d'être allée aux USA, d'avoir vécu toutes ces expériences que l'on voit dans les séries américaines. J'ai adoré vivre Halloween, Thanksgiving, le Black Friday et voir toutes les décos et l'euphorie de Noël !

J'en profite pour dire que j'ai postulé pour Boston au moment de l'élection présidentielle, quand Trump venait d'être élu. Ma famille et mes amis m'ont demandé si je comptais toujours maintenir Boston en premier choix malgré ça. J'ai un peu hésité mais finalement je n'ai pas changé mon classement et je ne le regrette pas. Je ne soutiens pas Trump, loin de là, mais qu'il soit président n'a rien changé à mon expérience, d'autant plus que Boston et l'université dans laquelle j'étais sont très hostiles à Trump et ne le soutiennent pas du tout.

Je finirai en parlant rapidement de l'anglais, puisque j'y allais aussi pour progresser. Je n'ai aucun problème pour comprendre l'anglais donc de ce côté je n'attentais rien de particulier. Ce que je voulais surtout, c'était avoir plus d'aisance pour parler : bizarrement je peux très bien faire des exposés sur Shakespeare sans soucis, mais j'ai toujours été un peu lente pour les conversations de tous les jours. Evidemment, j'ai beaucoup progressé pour ça et j'en suis ravie. Je ne mets plus des plombes à trouver mes mots et je pense directement en anglais. Mon accent n'a par contre pas changé malheureusement, mais je m'y attendais puisque quatre mois, c'est plutôt court finalement.
Et en deux mots, j'ai trouvé que l'université était beaucoup plus facile aux Etats-Unis : il y a beaucoup de travail à la maison et il faut plus bosser, mais du moment que vous travaillez vous êtes récompensés par de bonnes notes. Il n'y a donc pas le stress d'échouer comme ça peut l'être ici (dans mon université du moins).

Je retiendrai aussi le fait que j'ai eu beaucoup de chance : d'avoir été avec certaines personnes dans mon groupe à l'orientation puisque l'on est devenus amis dès le premier jour et que nous le sommes restés tout le semestre, d'être tombée sur ma roommate (sérieux je n'aurais pas pu rêver une meilleure coloc), d'avoir eu la chambre au bout du couloir (j'ai pu mieux dormir haha), d'avoir eu des amis qui voulaient visiter les mêmes villes que moi et qui étaient toujours partants pour faire plein de choses...

Bref, je vous avoue que le départ de Boston et le retour chez moi ont été difficiles. Dire au revoir aux amis que je m'étais faits là-bas en sachant très bien que, pour certains, il y a peu de chances pour qu'on se revoie un jour et retourner à ma vie en Suisse qui me semble bien ennuyeuse en comparaison à tout ce que j'ai vécu aux USA, c'est compliqué. Cependant, même si ma vie là-bas me manque tous les jours, je suis contente de n'avoir fait qu'un semestre d'échange. C'était suffisant pour moi, d'autant plus que tous mes amis ne restaient eux aussi qu'un semestre donc je n'ai aucun regret à avoir. C'était un "once in a lifetime" : je ne pense pas refaire d'échanges, je n'en aurai probablement plus l'occasion dans ma vie, mais je suis heureuse de l'avoir fait au moins une fois et je reviens avec de beaux souvenirs en tête qui me resteront toute ma vie. 

Gros racontage de vie dans cet article mais c'était nécessaire pour boucler la boucle :) Merci à tous d'avoir suivi mes aventures américaines ! Cette série d'article a remporté pas mal de succès et je suis ravie d'avoir partagé tout ça avec vous.