"Troupe 52" de Nick Cutter

Fiche technique :

Editions : Denoël
Traducteur : Eric Fontaine
Prix : 21.80 euros
Nombre de pages : 443

Synopsis :

Une fois par an, le chef scout Tim Riggs emmène un groupe d'adolescents sur Falstaff Island, en pleine nature canadienne, pour trois jours de camping. Et rien de tel qu'une bonne histoire de fantômes et le crépitement d'un feu de joie pour faire le bonheur de la joyeuse troupe. Mais lorsqu'un individu émacié, qui semble tout droit sorti d'un film d'horreur, débarque sur leur camp, réclamant de la nourriture, le séjour vire au cauchemar. L'homme n'a pas seulement faim. Il est malade. Un malade comme ils n'en ont jamais vu… et dangereux avec ça.
Coupée du reste du monde, la troupe va devoir affronter une situation bien plus terrible que toutes les histoires inventées autour du feu. Pour survivre, ils devront combattre leurs peurs, les éléments, et se confronter à leur pire ennemi, eux-mêmes.

Mon avis :

Dans Troupe 52, on rencontre Tim, chef scout, et cinq garçons de 14 ans, nommés Newton, Kent, Max, Shelley et Ephraïm. Alors qu'ils sont sur une île déserte pour quelques jours de camp scout, un homme, qui ne ressemble plus vraiment à un homme, débarque. D'emblée, il est évidemment qu'il est malade, d'une maladie que Tim, docteur, n'a jamais vu auparavant. Et il semblerait que cette maladie étrange se propage…

Troupe 52 est un roman d'un genre que je n'avais jamais lu puisqu'il s'agit d'un livre d'horreur. J'avoue ne pas avoir fait plus attention que ça à la mention "Âmes sensibles s'abstenir" et, au contraire, ça m'a donné encore plus envie. Pourtant, je préfère vous mettre en garde : bien qu'ayant une très bonne intrigue, certaines scènes sont véritablement dérangeantes et les descriptions sont souvent gores. En lecture, je ne pense pas être facilement impressionnable mais, avec ce livre, j'ai parfois eu beaucoup de mal avec des passages (ceux qui me connaissent ne seront pas étonnés d'apprendre que j'ai sauté les trois pages où l'un des personnages torture un chaton, en donnant plein de détails). Bref, il faut avoir le coeur bien accroché et ce n'est donc pas (du tout) un livre à mettre entre toutes les mains.

Mise à part ces passages que j'aurais aimés un peu plus soft, j'ai aimé cette lecture. En effet, l'intrigue est vraiment bonne : on a affaire à une sorte de thriller médical mettant une scène une contamination très originale. Puisque l'histoire se passe sur une île déserte, on se retrouve seule avec les six personnages, à les voir se battre contre cet "ennemi" dont ils ne connaissent rien. Le lieu géographique et l'isolement qu'il impose sont évidemment très importants et ne font que renforcer le sentiment d'angoisse que l'on peut ressentir. Comme les garçons, on se demande pourquoi personne ne s'inquiète pour eux et pourquoi le bateau qui passe tous les jours ne vient plus. Le décor de l'île est aussi propice à une meilleure compréhension des personnages. Tous sont minutieusement décrits et approfondis; on connaît leur passé, leurs relations familiales et amicales et leur caractère.

Au début, on est complètement dans le flou, comme les personnages. Puis, grâce à des extraits de procès, d'interrogatoires ou des articles de journaux qui s'interposent entre les chapitres, on commence à comprendre ce qu'il se trame. J'ai beaucoup aimé cette construction, librement inspirée de Carrie de Stephen King. Ainsi, ces petits ajouts éclairent le lecteur en lui montrant ce qu'il se passe en-dehors de l'île. De plus, le rythme est effréné puisque la menace se rapproche de plus en plus et qu'elle entraîne quantité d'événements. Quant à la fin, je l'ai trouvée très bonne; on a beau savoir à peu près comment ça se terminera grâce à des indices donnés par les "entre-chapitres", l'auteur nous réserve des surprises jusqu'à la toute dernière page.

En conclusion : Un livre angoissant avec une bonne intrigue. Attention toutefois aux lecteurs un peu sensibles, certaines scènes sont franchement difficiles à lire !