"Transférés" de Kate Blair

Fiche technique :

Editions : Michel Lafon
Traductrice : Alexandra Maillard
Prix : 16.95 euros
Nombre de pages : 262

Synopsis :

Dans un futur proche, l'humanité a trouvé le moyen de soigner toutes les maladies : les transférer aux criminels, dont la quasi-totalité vient des ghettos, maintenus au ban d'une société qui touche à la perfection.
C'est dans ce monde qu'est née Talia Hale. A 16 ans, elle est la fille chérie d'un politique qui se voit déjà Premier ministre de l'Angleterre. Atteinte d'un simple rhume, au plus grand dégoût de son entourage, elle doit subir son premier transfert. Mais à l'hôpital, Talia sauve une petite fille d'une agression. Une petite fille qui vit seule avec son grand frère, Galien, dans les ghettos.
Grâce à Galien, Talia découvre l'envers du décor et l'horreur d'un système où seuls les plus riches ont le droit à la santé.
Pour changer une société où la frontière entre bien et mal est plus floue que jamais, Talia devra briser le cocon doré dans lequel elle a grandi et combattre tout ce en quoi elle a toujours cru… y compris son propre père.
Le monde parfait a un prix.

Mon avis :

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de dystopie et celle-ci me tentait beaucoup, déjà parce que c'est un one-shot (il me semble en tout cas) et ensuite pour son concept original. En effet, dans ce futur proche, les criminels sont punis en recevant des maladies, plus ou moins graves selon les actes commis. Ainsi, lorsqu'un honnête citoyen tombe malade, il peut immédiatement faire transférer sa maladie à l'un de ces criminels. L'idée est décidément excellente et prometteuse et relativement bien expliquée, même si j'aurais aimé que l'on comprenne mieux comment la société en est arrivée à faire ce choix-là.

C'est une lecture que j'ai bien aimée; il se passe beaucoup de choses, les personnages sont attachants (bien que Talia soit parfois trop naïve) et, globalement, ça se lit très bien. Malheureusement, le tout est sans surprises, on voit les choses venir des chapitres à l'avance et le déroulement est attendu du début à la fin. C'est une dystopie avec certes une bonne idée de base, mais qui rapidement se complait en suivant le schéma classique que l'on a pu lire dans les dizaines de dystopies sorties ces dernières années. A savoir : une jeune fille venue d'un milieu privilégié, qui adhère avec les idées du système politique puis qui, à la suite d'une rencontre, remet tout en question et se bat pour faire changer les choses. 

Le livre manque aussi cruellement de développement (il est d'ailleurs relativement court, faisant moins de 300 pages). Comme je le disais précédemment, approfondir certains aspects auraient été très intéressant car l'idée de l'auteure était bonne. Par exemple, j'aurais aimé avoir des dates (le "futur proche", c'est un peu trop flou pour moi), comprendre les choix politiques qui ont mené à cette situation et mieux connaître certains des personnages secondaires (comme l'ennemi politique du père de Talia, dont on ne sait finalement rien). C'est dommage que tout ce potentiel n'ait pas été assez exploité.

Cependant, malgré ces points négatifs indéniables, c'est une dystopie sympathique à lire. Il y a du rythme, de l'émotion, de la bagarre… bref, c'est assez addictif. Si vous avez pas ou peu lu de dystopies, celle-ci pourrait beaucoup vous plaire. En revanche, si vous êtes un habitué du genre, vous risquez d'avoir un sentiment de déjà-vu. 

En conclusion : Une lecture sympa, qui se lit vite et bien, avec une très bonne idée de base. Malheureusement, l'histoire est sans réelle surprise.

Merci aux éditions Michel Lafon pour cet envoi.