"Les filles au lion" de Jessie Burton

Infos pratiques :

Maison d'édition : Folio
Traducteur : Jean Esch

Prix : 8.90 euros
Nombre de pages : 507

Synopsis :

Londres, 1967. Arrivée des Caraïbes cinq ans plus tôt, Odelle Bastien se rêve écrivain mais peine à trouver ses marques. Sa vie bascule quand elle décroche un poste de dactylo dans une galerie d'art et rencontre la charismatique Marjorie Quick, qui lui redonne confiance. Puis arrive un jour un tableau représentant deux femmes et un lion, qui semble profondément troubler Marjorie. Intriguée, Odelle décide de percer l'énigme de cette toile.

Andalousie, 1936. La jeune Olive Schloss, fille d'un marchand d'art en exil, aspire à devenir peintre mais sa famille s'y oppose. Un artiste révolutionnaire, Isaac Robles, se présente un jour avec sa soeur dans leur propriété. Petit à petit, ils s'insinuent dans la famille Schloss et proposent à Oliver un marché dont les terribles conséquences résonneront dans les décennies suivantes...

Mon avis :

L'année dernière, j'ai lu Miniaturiste de Jessie Burton, un roman que j'avais absolument adoré. Si Les filles au lion m'a un peu moins transportée, j'ai quand même beaucoup aimé ma lecture.

On y suit deux histoires en parallèle : la première se déroulant à Londres en 1967, avec Odelle comme protagoniste, et la seconde se passant en Andalousie en 1936 avec Olive, Teresa et Isaac comme principaux personnages. Chaque partie fait environ 70 pages; c'est très bien mesuré, dans le sens où les deux histoires font vraiment la même longueur. Ça a l'avantage qu'on s'intéresse aux deux récits de la même façon (ou presque, puisque j'avoue que j'ai quand même eu une petite préférence pour les parties se passant en Andalousie). Le lien entre ces histoires ? Un mystérieux tableau représentant deux filles et un lion. A-t-il de la valeur ? Et qui l'a peint ? Odelle va mener l'enquête, tandis que, en parallèle, les réponses nous sont données au compte-goutte par Olive.

Si le tableau est donc censé être la principale énigme du roman, on se rend rapidement compte que ce sont davantage les personnages qui mènent l'intrigue. Le tableau me semble surtout être un prétexte pour raconter deux histoires de femmes et deux époques. Le contexte historique est important, tout comme les réflexions sur l'art et sur la place de la femme dans la société. C'est bien écrit et intelligent, avec une narration qui prend son temps au début mais qui finit par vraiment accrocher son lecteur. Comme dans Miniaturiste, il y a vraiment une atmosphère envoûtante : ainsi, même s'il n'y a pas des rebondissements à tous les chapitres, je ne me suis pas du tout ennuyée. La fin, surtout celle sur la partie en Andalousie, est vraiment excellente. Je ne m'y attendais pas et j'ai adoré la tournure qu'elle prend.

Quant aux personnages, je les ai trouvés très intéressants et bien travaillés, même si je ne m'y suis honnêtement pas attachée outre mesure. Ils sont bien loin d'être parfaits et j'ai eu l'impression que beaucoup avaient un côté un peu manipulateur et sombre, ce que j'ai apprécié. Les relations entre eux sont souvent étranges, tendant vers le malsain parfois (surtout dans la partie sur l'Andalousie) et c'est un côté qui m'a passionnée. Bref, pas forcément des personnages touchants, mais marquants sans aucun doute.

En conclusion : Une très bonne lecture; Jessie Burton sait décidément créer des atmosphères envoûtantes !

Merci aux éditions Folio pour cet envoi.