"Pierres enchantées" de Rodrigo Rey Rosa

Synopsis : 

Un garçonnet est renversé par une voiture. Par crainte des représailles, l'automobiliste s'enfuit.

C'est le début d'un récit fascinant sur le surgissement du mal. Rodrigo Rey Rosa débusque dans les paroles de l'ami qui trahit l'ami, dans les mensonges de la mère qui n'aime pas son enfant, dans le machisme de l'homme d'affaires sans scrupules, dans les combats quotidiens des démunis pour tromper leur faim.

Faisant alterner les points de vue sur un rythme haletant, dans une langue tantôt sèche, tantôt d'une grande sensibilité, il se révèle l'un des plus solides romanciers de la littérature latino-américaine actuelle.

Mon avis :

Merci aux éditions Folio pour ce partenariat !

Le résumé de ce livre m'attirait beaucoup; je le trouvais très intéressant car il promettait un récit sur la nature humaine, liée au genre du thriller. Cependant, je n'ai pas tellement aimé la façon dont cette histoire a été racontée.

En effet, le livre est très court (il ne fait même pas 150 pages) et chaque chapitre est d'un point de vue différent. L'histoire de base, comme je le disais, est prometteuse : Armando, l'ami de Joaquín (le personnage principal), renverse un jeune garçon et prend la fuite, paniqué à l'idée que les policiers trouvent la drogue qu'il amène à Joaquín. A partir de ce moment-là, il refusera d'aller ce dénoncer, malgré les conseils de Joaquín.

Les narrations sont donc multiples; on suit bien sûr Joaquín et Armando, mais également le petit garçon renversé, sa mère, un homme d'affaire... Tout cela en seulement 150 pages ! J'imagine sans problème que c'était un choix de l'auteur de se faire succéder les points de vue à une vitesse vertigineuse mais, malheureusement, cela ne l'a pas fait avec moi, car j'aime m'attacher aux personnages. Ici, ce n'est absolument pas possible. Du coup, tous les personnages m'ont agacé et j'ai eu l'impression qu'ils avaient tous un coeur de pierre. Chacun se soucie de sa personne et le drame (oui car j'ai tendance à considérer ce genre d'accident comme un drame, ce qui ne semble pas être le cas des personnages) passe au second plan. 

Vous l'aurez compris, j'attendais quelque chose de différent de cette lecture et j'ai donc été déçue par la façon dont est traité de le sujet. Je n'ai pas été très réceptive au choix de l'auteur, mais il faut reconnaître que le style est percutant. La brève introduction concernant le Guatemala est remplie d'une sorte de rancoeur envers ce pays et l'on retrouve ce ton tout au long du livre. 

En conclusion :  J'ai été déçue par cette lecture, quand bien même je ne me suis pas ennuyée vu la brièveté du récit. J'espérait que le sujet serait raconté d'une autre manière, donnant lieu à quelque chose de plus personnel et humain.